Suche innerhalb des Archivs / Search the Archive All words Any words

[Date Prev][Date Next][Thread Prev][Thread Next][Date Index][Thread Index]

[infowar.de] Kritik der F-22



Infowar.de, http://userpage.fu-berlin.de/~bendrath/liste.html
-------------------------------------------------------------
Hi!

Mein Französisch ist miserabel. Kann das jemand vielleicht
zusammenfassen?

http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=99


Le F-22 au-delà de la critique : l'archétype d'une puissance paralysée

Le chasseur Lockheed Martin F-22 Raptor est autorisé à entrer dans sa
phase de production. On voit  par ailleurs les diverses indications et
détails autour de cette décision. Arrêtons-nous à deux indications
chiffrées, autour desquelles, d'ailleurs, nombre de commentaires ont
déjà été faits, ? mais peut-être pas dans le sens qui nous importe :
Ce programme devrait coûter au moins $60 milliards, ? avec une probable
rallonge de $4 milliards (le conditionnel doit être impérativement
utilisé, car tout peut toujours augmenter avec le Pentagone). Il devrait
déboucher sur la production et la mise en service de 295 appareils (au
lieu des 339 prévus  [série de 331 plus 8 prototypes utilisés pour le
service opérationnel], et, au-delà, des 650 qui étaient initialement
prévus et ainsi de suite). Si l'on compte bien, cela fait qu'un F-22
coûte au contribuable américain, sur cette base, la somme de $203,3
millions. Cette comptabilité est en général considérée avec mépris par
le Pentagone, qui vous explique les extraordinaires circonstances, lois
économiques, améliorations technologiques, évolutions de planification,
etc, qui interprète le coût réel, différencie le coût apparent du coût
réel, parle de fly-away et non-fly-away, construisant enfin autour de
cet aspect financier et budgétaire du cas du F-22 une citadelle
d'explications qui fait qu'on trouve porte close, pont-levis bouclé, et
qu'on se décourage. C'est le but recherché. Le common man, lui, en reste
au rapport 295 avions pour $60 milliards.
Comme l'a rappelé le sous-secrétaire à la défense Peter Aldridge, le
bureau de développement du  programme ATF (Advanced Technological
Fighter), débouchant sur le Lockheed YF-22 et le Northrop YF-23, puis
sur la sélection du Lockheed Martin F-22, a été établi au Pentagone en
1981. Il a fallu vingt années entre la conception de départ du chasseur
et la décision formelle de le produire. La première unité effectivement
opérationnelle de F-22 est prévue pour 2005-2006, si rien ne vient
freiner cette phase finale d'entrée en service (on prend les paris). Le
prédécesseur du F-22, le McDonnell Douglas F-15 Eagle, était issu du
programme FX qui fut formellement lancé en décembre 1965. Le premier
F-15 de production vola en 1972 et l'avion fut officiellement
opérationnel en 1974. Son prix s'échelonne, selon les versions, entre
$20 et $45 millions l'exemplaire. L'un des plus fameux chasseur de
l'histoire de l'aviation américaine (et de l'aviation tout court), le
superbe North American P-51 Mustang, fut conçu en six mois, de mars à
août 1940. L'année suivante, les premiers exemplaires du Mustang Mark-I
(pour la RAF) étaient livrés et envoyés au combat, et, en 1942, les
premiers exemplaires pour l'USAAF (A-36 et P-51A). Pour la petite, toute
petite histoire, précisons qu'un Mustang coûtait entre $40.000 et
$60.000 l'exemplaire.  Tout cela se compare-t-il ? Cette sorte de
comparaison a-t-elle un sens ? La bureaucratie du Pentagone, qui s'y
entend, a une batterie d'arguments pour vous convaincre qu'un F-22 vaut
bien, au bas mots, deux, trois, quatre F-15 et au moins cinq à dix
douzaines de Mustang. (Mais le F-22 n'aura  pas de Bf-109 en face de
lui, comme le P-51, non ? Argument en général méprisé.) On vous
explique  que les délais et les augmentations de coût dont on veut bien
convenir (en 1987, l'ATF vous était promis-juré à $37 millions
l'exemplaire) sont dus à l'impuissance et aux hésitations des
administrations successives, aux chicaneries sans fin d'un Congrès
irresponsable, à l'information irresponsable de lapresse, au beau temps,
au mauvais temps et ainsi de suite. Si vous insistez tout de même et
dites que,  peu importe, il n'en reste pas moins que le programme
ATF/F-22 coûtera (au bas mot) $60 milliards et qu'il débouchera sur 295
avions, et qu'on aura mis un quart de siècle (au bas mot) pour arriver à
ce résultat, et que c'est ce que retiendra le common man qui paye ses
impôts, vous n'obtiendrez qu'un silence boudeur et méprisant en réponse.

Entendu, laissons ces comparaisons qui ont quelque chose de surréaliste
et, comment dire, ? de déloyal. Comparer une machine de $60.000 et une
machine de $203,3 millions, eh bien, tout simplement, cela n'a pas de
sens. C'est là que nous entrons dans le vif du sujet. Ce qui n'a plus de
sens, à l'avantage du F-22 dans ce cas du raisonnement, n'en a plus non
plus, à son désavantage, dans d'autres cas très intéressants du
raisonnement. Il y a dans ces constats d'une comptabilité primaire par
rapport à la sophistication technologique et économique du programme et
des arguments que celle-ci suscite, un irrémédiable fossé de l'ordre de
la substance. Ce fossé est celui qui sépare, également, le F-22 et le
"monde" où il évolue (aussi bien dans le ciel que dans les couloirs du
Pentagone) de la réalité du monde. Effectivement, l'argument suprême qui
est avancé par le common man et le non-spécialiste contre le F-22, le
plus traître des arguments, le plus banal aussi, jusqu'à paraître
indécent et obscène en face de la formidable sophistication de l'avion ?
c'est que le F-22 ne sert à  rien. D'où l'inutilité complète de le
comparer au Mustang qui, lui, servit notamment à l'USAAF à conquérir la
suprématie aérienne en Europe en 1944-45, et, par conséquent,
contribuant notablement à remporter la guerre. L'inutilité complète du
F-22 lui donne cette vertu paradoxale et sidérante, mais  somme toute
vertu logique si l'on y réfléchit bien, d'être au-delà de toute
comparaison, de toute évaluation dans le monde réel. Par conséquent, il
est au-delà de toute critique. Il se porte bien.
Il se porte bien mais il ne sert à rien. Autour de lui et hors de portée
des évaluations du Pentagone, le  monde a complètement changé. Les
préoccupations aussi, et les besoins. Personne ne cherche à faire la
guerre au sens conventionnel du terme (la guerre pour laquelle le F-22
est faite) parce que c'est devenu un sport coûteux, terriblement
massacreur, terriblement démolisseur, qui laisse le vainqueur aussi
exsangue et/ou empêtré que le vaincu. (Cela vaut même pour les plus
récents conflits, pourtant notablement plus modestes et très différents
des grandes guerres conventionnelles : voir le couple US-UK paralysé
depuis une décennie dans une stratégie inutile, coûteuse et cruelle
vis-à-vis de l'Irak ; voir l'OTAN qui ne cesse de prolonger ses
camps-scout dans les Balkans depuis plus d'une demi-décennie, sans
résultat notable autre qu'une régulière aggravation de la situation.) On
ne parle plus aujourd'hui que de mini-conflits et de pseudo-guerres
civiles ou d'affrontements de bandes, où les  avions sophistiqués ont
une utilité assez problématique ; il y a encore la possibilité de coups
de fièvre type-Kosovo, dont tout le monde, jusqu'au dernier ministre
français, sait la profonde inutilité et la  stupidité la plus complète,
et qui ne servent évidemment à rien du point de vue stratégique. (Mais
pour dire jusqu'où le F-22 ne sert à rien, on pourrait avancer que, même
dans une opération type-Kosovo,  le F-22 ne servirait à rien de vraiment
nécessaire qui ne pourrait être fait par un autre système un peu moins
performant comme ceux qui existent actuellement, puisque l'adversaire
prévisible ne pourrait aligner des avions d'une quelconque valeur
capables d'évoluer dans l'environnement hostile qui aurait été créé.)
C'est une curieuse époque, où les conceptions conventionnelles n'ont
plus court. L'on comprend que le F-22 ait assez vite décroché pour
quitter le monde réel et se réfugier dans sa bulle personnelle.
 Il y a une autre activité, plus politique et diplomatique, où le type
de système d'arme avancé a encore un sens, et c'est celle des
exportations. Cette activité, à fondement stratégico-commercial, a un
poids diplomatique considérable. Elle permet de renforcer les
influences, de regrouper les intérêts, de concrétiser, voire de susciter
les alliances, etc. Même si ce constat déplaît aux conceptions morales
qui  dominent notre pensée politique, il faut observer que l'activité de
l'exportation ne cesse de grandir en importance dans des relations
internationales où l'initiative politique n'existe quasiment plus de la
part de directions politiques paralysées par la pression médiatique et
la pression "morale" des groupes d'intérêts de la société civile
(groupes de communication, ONG, etc). Cette activité de l'influence par
l'exportation est également interdite au F-22. Considéré comme le
"joyau" de la technologie militaire   américaine, le F-22 ne sera pas
exporté, sauf aux amis très, très proches (Israël, certainement).
Décidément, le F-22 n'a aucune utilité pour notre époque, il y a comme
une incompatibilité.
Alors, qu'est-ce qui l'a maintenu en vie ? La plus forte de toutes les
causes : le destin de l'USAF. Pour l'USAF, le F-22 est le symbole de sa
puissance et de son statut, donc de sa place dans la constellation du
pouvoir à Washington, donc de son influence, de sa présence comme groupe
de pression et ainsi  de suite. Le F-22 est aujourd'hui le boulet
attaché au destin de l'USAF, ou bien est-ce l'USAF, qui,  par ses
nécessités de statut et de tradition, est elle-même un boulet dont le
F-22 n'est qu'une partie. En quelque sorte, l'USAF survivra ou coulera
avec le F-22.
 Le F-22 est par conséquent un symbole. C'est de cette façon qu'il faut
l'observer, pour bien le comprendre. Il est l'image resplendissante et
incroyablement sophistiquée de la paralysie générale qui touche
désormais le géant américain. L'avion de combat F-22, ce système sans
pareil, ce triomphe de  la soi-disant ingéniosité humaine, est l'image
même de la toute-puissance inutile, de la toute-puissance inemployable.
Il est l'image de l'Amérique.

 Euredit S.P.R.L.: 22 rue du Centenaire - B-4624 Fléron - Belgique
Tél.:+32/4/355.05.50 - Fax: +32/4/355.08.35.


Copyright © Euredit S.P.R.L.
Tous droits de reproduction réservés
Réalise par BelSpace.Net


---------------------------------------------------------------
Liste verlassen: 
Mail an infowar -
 de-request -!
- infopeace -
 de mit "unsubscribe" im Text.